Traité des Hautes Mers : un pas décisif pour l’avenir de l’océan

Le 19 juin 2023, les 193 États membres des Nations Unies ont formellement adopté le Traité sur les Hautes Mers, visant à protéger la biodiversité au-delà des frontières nationales, jusqu’alors menacée par la pollution, la crise climatique et la surpêche.

Il aura fallu plus de deux décennies de négociations pour trouver un terrain d’entente afin de réglementer les activités et de préserver la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale.

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Zonazione dello spazio marittimo Camilla Tommasetti per IOC-UNESCO

Les zones considérées comme « Hautes Mers » couvrent environ 70 % de la surface de l’océan et près de 95 % de son volume, abritant ainsi une grande partie de la biodiversité marine. Le nouvel accord vise à lutter contre les trois crises planétaires en cours – climatique, perte de biodiversité et pollution – et à inverser le déclin de l’environnement.

« Nous disposons d’un nouvel outil. Ce résultat historique témoigne de notre engagement collectif en faveur de la conservation et de l’utilisation durable de la diversité biologique marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale. Ensemble, vous avez jeté les bases d’une meilleure gestion de nos océans, assurant ainsi leur survie pour les générations futures. »

Csaba Kőrösi, Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Pourquoi le Traité sur les Hautes Mers est-il important ?

Le Traité sur les Hautes Mers, ou Traité sur la Biodiversité au-delà de la Juridiction Nationale, offre un cadre actualisé à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), entrée en vigueur en 1994. Le nouvel accord considère l’océan dans toutes ses dimensions, en évaluant son importance dans différents domaines, de l’économie à la régulation du climat, en passant par la perte de biodiversité et la pollution.

À une époque où l’intérêt pour l’exploration et l’exploitation des ressources marines des eaux hauturières ne cesse de croître, le traité vise également à accroître et à réglementer le partage des avantages découlant de l’utilisation des ressources de manière juste et équitable.

Il s’agit également d’une étape importante pour atteindre, dans les délais prévus, les objectifs fixés par l’Agenda 2030 des Nations Unies et le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal pour la conservation de la biodiversité.

Sperm Whales swim in the waters off Dominica.

« L’océan est le poumon de notre planète et aujourd’hui, vous lui avez donné une nouvelle vie et un nouvel espoir pour lui permettre de lutter. »

António Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies

Que change en termes de gouvernance ?

Pendant des décennies, les zones de haute mer ont été gouvernées sans tenir compte des nouveaux besoins et défis émergents au fil des ans. De nombreuses activités sont réglementées par différents accords et traités, tels que le transport maritime, la pêche et les activités d’extraction. Mais ces accords et conventions ont très peu dialogué entre eux, travaillant en silos et créant un manque de cohérence et de coordination.

Cette gouvernance fragmentée et incohérente s’est avérée inadéquate pour gérer et lutter contre la dégradation environnementale, la crise climatique et la perte de biodiversité. Trois crises qui exigent des actions collectives et coordonnées à l’échelle mondiale.

Grâce à l’adoption du Traité sur les Hautes Mers, nous disposons d’un nouveau cadre de référence qui offre de nouveaux outils et mécanismes de gouvernance et d’action pour la conservation, l’utilisation et la gestion des ressources marines.

1. Nouvelles actions de protection au-delà des frontières nationales

Le Traité sur les Hautes Mers a pour objectif d’amener les États à prendre en charge la gestion de l’océan au bénéfice des générations présentes et futures, conformément aux articles et objectifs de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS).

Grâce à l’adoption du traité, les zones de haute mer ont également acquis de nouvelles formes de protection contre des impacts tels que la pollution et la surpêche. Le nouvel accord contient 75 articles visant à protéger, à prendre soin et à garantir une utilisation responsable de l’environnement marin, à maintenir l’intégrité de ses écosystèmes et à préserver la valeur intrinsèque de la biodiversité.

L’accord permettra de mettre en place des outils de gestion basés sur des aires, y compris des aires marines protégées, pour conserver et gérer de manière durable des habitats et des espèces vitaux en haute mer et dans la zone des fonds marins internationaux. L’objectif ? Protéger au moins 30 % de l’océan d’ici 2030.

Marine Protected Areas as of November 2022 (data from MPAtlas)

2. Un océan plus propre

Des substances chimiques toxiques et des millions de tonnes de déchets sont déversés quotidiennement dans les écosystèmes côtiers, causant d’importants dommages aux habitats et aux espèces qui les peuplent, entrant dans la chaîne alimentaire et atteignant ainsi l’homme.

Selon le dernier rapport sur les Objectifs de développement durable (ODD), en 2021, plus de 17 millions de tonnes de plastique sont entrées dans l’océan, représentant 85 % des déchets marins. Les modèles prévisionnels estiment que cette quantité va doubler ou tripler chaque année d’ici 2040.

Avant de mettre en œuvre des actions en haute mer, les États devront évaluer les impacts environnementaux potentiels de toute activité prévue en dehors de leurs juridictions.

En outre, sur le front de la pollution, les Nations Unies ont lancé une négociation pour un nouveau traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique. Il s’agit d’une étape historique pour protéger la faune, l’environnement et l’humanité des effets néfastes de la pollution causée par ces matériaux.

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Photo by OCG Saving The Ocean on Unsplash

3. Gestion durable des stocks halieutiques

Selon les Nations Unies, plus d’un tiers des stocks halieutiques mondiaux sont surexploités. Cela signifie que la disponibilité des ressources halieutiques diminue d’année en année.

Le Traité sur les Hautes Mers souligne l’importance de collaborer pour renforcer les capacités et transférer des technologies innovantes, y compris le développement des capacités institutionnelles et des cadres réglementaires nationaux. Pour atteindre cet objectif, il faut travailler à renforcer la coopération entre les organisations maritimes régionales et les organisations régionales de gestion de la pêche.

Photo by Milos Prelevic on Unsplash

4. Combattre la crise climatique

La crise climatique affecte également l’océan

Le changement climatique a un impact significatif sur l’océan. La hausse de la température moyenne des océans favorise le développement de tempêtes de plus en plus fréquentes et intenses. De plus, elle accélère l’élévation du niveau de la mer, due à la dilatation thermique de l’eau et à la fonte des glaciers. Ces phénomènes entraînent une intensification de l’érosion côtière, des inondations de plus en plus fréquentes dans les zones habitées, y compris les grandes métropoles, et une salinisation des terres et des nappes phréatiques, réduisant ainsi les ressources en eau douce.

Pour répondre à ces enjeux urgents, le Traité sur les Hautes Mers fournit un cadre pour renforcer la résilience des écosystèmes marins en préservant et en restaurant leur intégrité. Des mesures de protection et de régénération contribuent également à atténuer les effets néfastes du changement climatique.

Par ailleurs, le Traité sur les Hautes Mers reconnaît les droits et la valeur des savoirs traditionnels des peuples autochtones et des communautés locales, la liberté de la recherche scientifique, ainsi que la nécessité d’un partage juste et équitable des bénéfices, conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS).

Graphics and lead scientist: Ed Hawkins, National Centre for Atmospheric Science, UoR.
Data: Berkeley Earth, NOAA, UK Met Office, MeteoSwiss, DWD, SMHI, UoR & ZAMG

Sources:

UNEP , UN News , UN DOALOS

Le catalogue de l’Ocean&Climate Village est en ligne.

Ocean&Climate Village_Decennio del Mare_2

Le catalogue dédié à l’Ocean&Climate Village, l’exposition itinérante de la COI-UNESCO consacrée au lien entre océan et climat, est désormais disponible en ligne.

L’Ocean&Climate Village est la première exposition itinérante, interactive et éducative dédiée à l’océan et au climat, développée par le Bureau régional pour la science et la culture en Europe et la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO, dans le cadre de l’initiative All4Climate de la Pre-COP26 et dans le contexte de la Décennie des sciences de la mer pour le développement durable des Nations Unies (2021-2030).

L’objectif de l’Ocean&Climate Village

L’Ocean&Climate Village est un outil innovant pour diffuser les principes de l’Éducation à l’océan et promouvoir un changement transformateur dans la façon dont la société considère et vit l’océan.
Au cœur de ce travail de sensibilisation se trouvent les jeunes et les différents secteurs de la société, avec pour objectif de former une Génération Océan qui, d’ici 2030, aura non seulement une pleine conscience de l’importance de l’océan et des connaissances scientifiques adéquates, mais sera également prête à devenir un acteur du changement dont le monde a besoin.

Ocean&Climate Village Venezia
Il team IOC-UNESCO, insieme ai volontari del CNR-ISMAR e dell’Università Ca’ Foscari, ha guidato i piccoli e grandi visitatori spiegando i contenuti della mostra e offrendo laboratori didattici.

Le catalogue Ocean&Climate Village

À l’image de l’expérience physique de l’Ocean&Climate Village, son catalogue rassemble les œuvres présentées dans l’exposition à travers les récits des illustrateurs ayant participé à la création des panneaux.
Mais ce n’est pas tout, le catalogue est riche de témoignages de personnes du monde entier qui œuvrent pour la préservation de l’océan, du patrimoine culturel et naturel et qui consacrent leurs compétences à la diffusion des connaissances et à la création d’une conscience collective en vue d’atteindre les objectifs de la Vision 2030 des Nations Unies.

Le catalogue est disponible en italien et en anglais, au format PDF et numérique.

Qui a contribué au catalogue ?

L’Ocean&Climate Village et son catalogue ont été conçus et développés par l’équipe en charge des initiatives d’Éducation à l’océan de la COI-UNESCO, mais de nombreuses personnes ont contribué à leur réalisation :

  • Vladimir Ryabinin, Secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO
  • Peter Thomson, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’océan
  • Francesca Santoro, Spécialiste senior des programmes – Littératie océanique, COI-UNESCO
  • Victoria Alis, Déléguée Youth4Climate pour les Seychelles à la pré-COP26
  • Luca Fois, , Professeur de Design des Événements au Politecnico de Milan, membre de CiLab
  • Anne de Carbuccia, Artiste environnementale
  • Marcello Ziliani, Professeur de Design à l’Université de San Marino
  • Federico Girotto, Designer et Davide Santini, Développeur artistique, créateur et développeur chez UpSea Down
  • Kerstin Forsberg, biologiste marine et entrepreneuse sociale
  • Daniela Basso, Professeure de Paléontologie et de Géobiologie à l’Université de Milan-Bicocca
  • Fabien Cousteau, Acquanaute, Explorateur de l’Océan et Défenseur de l’environnement
  • Marco Bravetti, Chef principal à l’Association culturelle Spiazzi, projet gastronomique TOCIA!
  • Barbara Davidde, Surintendante de la Surintendance nationale pour le patrimoine culturel subaquatique
  • Henrik Oksfeldt Enevoldsen, Coordinateur de programme, COI-UNESCO
  • Vinicius Lindoso, responsable de la communication, COI-UNESCO

Le catalogue présente également la collection d’illustrations de l’Ocean&Climate Village directement racontée par leurs créateurs : Maria Boragno, Clara Fois, Esteban Gottfried Burguett, Folco Soffietti, Yue Liu, Camilla Tomasetti, Chiara Cortese et Maia Lihuen Seri.

Dans la section dédiée à la Génération Océan, le catalogue rassemble les témoignages et les projets de personnes qui travaillent quotidiennement avec la mer, contribuant ainsi à former une génération consciente de l’importance de l’océan pour notre vie et de l’impact de nos actions quotidiennes sur l’océan.

Espèces clés : l’importance d’une espèce clé de voûte pour l’écosystème

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Dans les années 1960, l’écologiste américain Robert T. Paine a introduit pour la première fois le concept d’« espèce clé de voûte », en anglais « keystone species ».

En effet, certains organismes (animaux, végétaux ou champignons) contribuent à maintenir un écosystème en équilibre. Sans eux, l’écosystème serait complètement différent ou cesserait tout simplement d’exister, car la survie de ces espèces est fondamentale pour l’existence des autres.

Les espèces clés de voûte ont une faible redondance fonctionnelle : si l’espèce venait à disparaître, aucune autre ne serait capable de prendre sa place dans la niche écologique qu’elle occupait.

Comment le concept des espèces clés de voûte est-il né ?

Paine a mené une expérience, à ne pas reproduire chez soi. Dans une zone côtière le long de la côte du Pacifique Nord-Ouest des États-Unis, l’écologiste a éliminé, sur une période de vingt-cinq ans, le principal prédateur de cet écosystème : l’étoile de mer Pisaster ochraceus, plus connue sous le nom d’étoile de mer violette.

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© Ochre sea star (Pisaster ochraceus) taken at Ganges Harbour Salt Spring Island British Columbia by D Gordon E. Robertson via Wikipedia

Quelques mois après la disparition des étoiles de mer, les moules ont proliféré dans la zone. La présence d’un plus grand nombre de moules a entraîné une diminution du nombre d’organismes d’autres espèces, notamment les algues benthiques qui, à leur tour, soutenaient des communautés de limaces de mer, de patelles et de bivalves.

Dans l’ensemble, la biodiversité de cette zone s’est effondrée : le nombre d’espèces présentes est passé de quinze à huit.

Dans une étude scientifique de 1966, Paine a expliqué ce qui s’était passé et a identifié l’étoile de mer violette comme une « espèce clé de voûte », capable d’influencer par sa présence ou son absence les niveaux inférieurs de la chaîne alimentaire, empêchant certaines espèces de monopoliser les ressources, notamment l’espace et la nourriture.

Au-delà de l’étoile de mer

Les espèces clés étaient initialement définies comme des consommateurs qui modifient considérablement la composition et l’aspect physique d’une communauté écologique. Cependant, de nombreuses études ont montré que non seulement les prédateurs peuvent être classés comme des espèces clés, mais aussi les ingénieurs d’écosystème, comme les castors, les coraux et même les mangroves, ou encore les espèces mutualistes comme les abeilles et les fleurs. Examinons quelques exemples ensemble.

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© Isaac Mijangos via Pexels

Dans les océans, il n’y a pas que des coraux, mais aussi d’autres écosystèmes essentiels au maintien de la santé marine. Un exemple en est les forêts de kelp. Les kelps sont des algues brunes qui peuvent atteindre jusqu’à 50 mètres de hauteur. Parmi les frondes des forêts de kelp de la côte ouest nord-américaine vivent les loutres de mer (Enhydra lutris). Les loutres de mer sont justement une espèce clé de voûte, car elles protègent les forêts de kelp des dégâts causés par les oursins dont elles se nourrissent.
Lorsque la chasse à la loutre a commencé sur la côte ouest nord-américaine pour l’exploitation commerciale de leur fourrure, le nombre d’individus a chuté à des niveaux si bas qu’ils n’ont plus été en mesure de contrôler la population d’oursins. En effet, les oursins ont à leur tour brouté les prairies d’algues si intensément qu’elles ont rapidement disparu, ainsi que toutes les espèces qui en dépendaient.

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© Ocean Image Bank – The Ocean Agency Mangroves

Parmi les plantes, les mangroves sont d’importantes espèces clés de voûte qui protègent les côtes de l’érosion, capturent et stockent de grandes quantités de carbone et fournissent des habitats sûrs aux petits poissons et à d’autres organismes.

Chez les animaux, outre les loutres et les étoiles de mer, on trouve les coraux. Ces petits animaux vivent en colonies de milliers, voire de millions d’individus appelés polypes. Les exosquelettes calcaires de ces polypes créent d’énormes structures : les récifs coralliens.
Les récifs coralliens abritent plus d’espèces par unité de surface que tout autre environnement marin, notamment environ 4 000 espèces de poissons, 800 espèces de coraux durs et des centaines d’autres espèces.

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© Renata Romeo by Ocean Image Bank

Les récifs coralliens abritent plus d’espèces par unité de surface que tout autre environnement marin, notamment environ 4 000 espèces de poissons, 800 espèces de coraux durs et des centaines d’autres espèces.

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© Tom Vierus by Ocean Image Bank

Et enfin, les requins. En tant que prédateurs apex, les requins jouent un rôle important dans les écosystèmes océaniques. En tant que prédateurs, ils maintiennent en bonne santé les populations de leurs proies en capturant les poissons les plus lents et les plus faibles.

Le long de la côte atlantique des États-Unis, on a constaté une diminution du nombre de requins, entraînant une augmentation de la population de la raie « nez de vache » (Rhinoptera bonasus). Cette espèce de raie se nourrit de bivalves, de palourdes et de coquilles Saint-Jacques. L’augmentation de sa population a également eu des répercussions sur les activités économiques de la baie. Les coquilles Saint-Jacques étaient en effet le fleuron des pêcheurs, mais les raies en étaient également friandes.

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Rhinoptera bonasus © Brest Citron via Wikipedia

Différence entre « espèce parapluie » et « espèce clé de voûte »

On définit une « espèce parapluie » comme une espèce dont la conservation active entraîne indirectement la conservation de nombreuses autres espèces présentes dans son aire de répartition. La plupart des espèces parapluie sont des espèces migratrices, elles parcourent donc des milliers de kilomètres au cours de leur vie sans avoir un impact direct sur les réseaux alimentaires, contrairement aux espèces clés de voûte. Des exemples d’espèces parapluie sont : l’ours grizzly, le tigre, le loup et le panda géant.

Les tortues marines sont une espèce parapluie des écosystèmes marins, car elles jouent des rôles importants dans les habitats côtiers et marins en contribuant à la santé et au maintien des récifs coralliens, des herbiers marins, des estuaires et des plages de sable.

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© Jeff Hester by Ocean Image Bank

L’importance des actions de conservation

Augmenter la sensibilisation sur l’importance de la restauration des écosystèmes et des espèces clés de voûte vulnérables ou menacées d’extinction est un excellent moyen d’impliquer à la fois les institutions et les organisations ainsi que les individus.

Avec le programme d’Éducation à l’océan (Ocean Literacy) de la COI-UNESCO et le programme régional du Décennie de l’océan, nous souhaitons faire connaître la beauté et la richesse des écosystèmes marins ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés afin que chacun d’entre nous puisse respecter et aimer au mieux les merveilleuses créatures qui habitent l’océan.

N’oubliez pas que lors de vos sorties en bateau ou de vos excursions le long des côtes, vous pouvez aider les scientifiques à surveiller et à protéger l’environnement en signalant les animaux ou les plantes que vous rencontrez. Ensemble pour la Planète Bleue !

Qu’est-ce que le Traité pour la protection des hautes mers ?

Copertina_Trattato Alto Mare

À partir d’aujourd’hui et pendant une semaine, les dirigeants mondiaux se réunissent au siège des Nations Unies à New York pour négocier un traité de protection de l’océan : le « Traité sur la protection de la haute mer » (UN High Seas Treaty). Cette rencontre correspond à la cinquième session de la Conférence intergouvernementale sur la biodiversité marine des zones situées au-delà de la juridiction nationale (BBNJ).

La haute mer correspond à la zone maritime située au-delà de la Zone Économique Exclusive (ZEE) nationale – soit au-delà des 200 milles nautiques des côtes, lorsque les États ont déclaré une ZEE – et couvre environ les deux tiers de l’océan. Cette zone fait partie des eaux internationales, donc en dehors des juridictions nationales, où tous les États ont le droit de pêcher, de naviguer et de mener des recherches, par exemple. En même temps, la haute mer joue un rôle vital en soutenant les activités de pêche, en fournissant des habitats à des espèces cruciales pour la santé de la planète et en atténuant les impacts de la crise climatique.

Cependant, aucun gouvernement n’assume la responsabilité de la protection et de la gestion durable des ressources de la haute mer, ce qui rend ces zones vulnérables. Par conséquent, certains des écosystèmes les plus importants de la planète sont menacés, entraînant une perte de biodiversité et d’habitats. Selon les estimations, entre 10% et 15% des espèces marines sont déjà menacées d’extinction.

L’un des objectifs du traité est d’inverser la tendance au déclin de la santé de l’océan et de la perte de biodiversité et d’écosystèmes pour les générations futures et pour les populations côtières qui dépendent de la mer comme source de nourriture et de moyens de subsistance, de revenus et de loisirs.

Le dialogue pour le Traité sur la protection de la haute mer se conclura le 26 août et représente le deuxième moment de 2022 pour trouver un terrain d’entente pour l’océan. La première occasion a été fin juin à Lisbonne lors de la Conférence des Nations Unies sur l’océan.

Pourquoi le Traité sur la protection de la haute mer est-il important ?

Environ 70 % de l’océan est constitué de la haute mer, la dernière zone sauvage et peu réglementée de la planète. La vie marine qui habite ces zones est menacée par l’exploitation, l’extinction et est vulnérable aux menaces croissantes de la crise climatique, de la surpêche et du trafic maritime.
Étant donné que les écosystèmes de haute mer sont peu documentés, les chercheurs craignent que des organismes puissent s’éteindre avant même d’être découverts. Cela empêche d’étudier correctement les taux de perte de biodiversité de la planète, de développer des modèles de prévision toujours plus précis et d’accéder à de nouvelles opportunités pour les industries pharmaceutiques et cosmétiques.

À ce jour, la gestion des activités en mer et la protection de la biodiversité marine sont régies par la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (UNCLOS), signée en 1982 et ratifiée par 158 États membres. Cette Convention a ses limites, notamment en ce qui concerne les questions liées à la haute mer et à la protection de la biodiversité.

Les États membres des Nations Unies, les organisations non gouvernementales, les scientifiques et les chercheurs considèrent qu’il s’agit d’un moment crucial pour définir un Traité sur la haute mer qui déterminera l’avenir de l’océan, en particulier en ce qui concerne la gestion de ses ressources. Lors des précédentes négociations, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a affirmé que la « nature fragmentée traditionnelle de la gouvernance de l’océan » a empêché une protection efficace de la haute mer.

Le Traité sur la protection de la haute mer est en négociation depuis des années, mais les États membres n’ont pas encore réussi à trouver un accord. L’objectif est maintenant de rendre le traité juridiquement contraignant. Pour cela, au moins 49 pays, dont le Royaume-Uni et les pays de l’Union européenne, ont déclaré s’engager davantage pour parvenir à un accord.

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Eliann Dipp da Pexels

Quels sont les points forts du Traité sur la haute mer ?

Ces dernières décennies, les avancées technologiques et l’innovation ont rendu la haute mer de plus en plus accessible, et par conséquent, ses ressources de plus en plus faciles à exploiter. C’est pourquoi il est important de compléter cette réglementation historique par un instrument plus actuel, holistique et qui inclut des lois de protection de la haute mer et de la biodiversité au-delà des limites de la juridiction nationale.

L’un des objectifs les plus ambitieux du Traité sur la protection de la haute mer est de protéger 30 % de l’océan d’ici 2030 grâce à la création d’un réseau d’aires marines protégées. Actuellement, seulement 1,2 % de l’océan est sous protection totale.
Il y a environ deux ans, cinquante États ont déclaré s’engager à atteindre l’objectif de protection de 30 % des terres et des mers de la planète. Mais sans accord, ces engagements n’ont aucune base juridique en haute mer.

En outre, avant d’autoriser des activités commerciales en haute mer, telles que l’extraction de minéraux et de ressources en eaux profondes, des évaluations d’impact environnemental devront être effectuées.

Enfin, la négociation offre l’opportunité de discuter de la protection de la biodiversité marine et des espèces migratrices ; de la gestion de la recherche de ressources génétiques marines qui peuvent avoir une valeur commerciale ou scientifique pour le développement de médicaments, de vaccins et d’autres applications pharmaceutiques, chimiques et cosmétiques ; du partage des biens communs ; et des avantages liés au transfert de connaissances et de technologies.

Un accord sur le Traité sur la protection de la haute mer contribue considérablement à la réalisation des objectifs de l’Objectif de développement durable 14 de la Vision 2030 des Nations Unies.

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Credit: Matt Curnock / Ocean Image Bank

En soutien au Traité sur la haute mer

Peter Thomson, Envoyé spécial des Nations Unies pour l’océan, a exprimé son espoir quant au succès des négociations via les chaînes de CBS News :

Après les grands succès remportés cette année pour la santé de l’océan grâce à l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement à Nairobi (UNEA 5), consacrée à la pollution plastique marine, à la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce à Genève consacrée à l’élimination des subventions à la pêche destructrice et à la Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC) de Lisbonne, je suis convaincu que les États membres surferont sur la vague positive de 2022 pour la protection de la santé de l’océan en concluant un traité pour les Hautes Mers à New York ce mois-ci.

Peter Thomson, Envoyé spécial des Nations Unies pour l’océan

Molly Powers-Tora, défenseuse des enjeux océaniques, a souligné l’importance historique de ces négociations :

Cette semaine, tous les regards sont tournés vers les Nations Unies, où nous verrons si nous parviendrons à un consensus sur un accord international qui nous permettra de protéger et de gérer de manière durable notre océan pour les générations futures.

Molly Powers-Tora, Défenseuse des enjeux océaniques

Miguel de Serpa Soares, qui a prononcé un discours d’ouverture pour lancer les négociations, a déclaré :

Étant donné l’état désastreux de l’océan mondial, il est temps d’agir. Quelle meilleure façon d’exprimer notre détermination à agir que de conclure un accord solide garantissant la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans l’océan mondial ?

Miguel de Serpa Sorares, Secrétaire général adjoint aux affaires juridiques et Conseiller juridique de l’ONU

Bibliographie :

Qu’est-ce que le bluewashing ? Comment pouvons-nous le reconnaître ?

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Le terme de greenwashing fait désormais partie de notre quotidien, mais comment affecte-t-il l’océan ? Savons-nous vraiment ce qu’est le greenwashing ? Et le bluewashing ? Et sommes-nous capables de les reconnaître et de les éviter ?

On entend beaucoup parler de greenwashing, littéralement « verdir son image ». Ce terme anglo-saxon désigne ce qu’on appelle l’« écologisme ou l’environnementalisme de façade ».
Le terme greenwashing dérive de l’expression imagée « whitewashing« , couramment utilisée pour désigner une tentative de dissimuler la vérité afin de protéger ou d’améliorer la réputation d’entités, d’entreprises ou de produits.

Alors, qu’est-ce que le bluewashing ?

Le bluewashing suit le même principe que le greenwashing, mais il concerne toutes les parties « bleues » de la planète et les organismes qui y vivent : océans, mers, rivières, lacs.

Un océan de plus en plus chaud et acide, une perte de biodiversité et, par conséquent, des événements météorologiques extrêmes tels que sécheresses, incendies, inondations et ouragans sont les premiers signes de l’avancée de la crise climatique. Nous n’avons pas beaucoup de temps pour agir. C’est pourquoi, comme l’a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies début 2022, nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des pratiques de greenwashing en cours.

Le monde est une course contre la montre. Nous ne pouvons pas nous permettre de reculer, de faire fausse route ou de recourir à quelque forme de greenwashing que ce soit.

Nous devons veiller à ce que les engagements en matière de réduction des émissions soient ambitieux et crédibles, et qu’ils soient conformes aux normes les plus élevées d’intégrité et de transparence environnementale. Ils doivent également être réalisables et tenir compte des différentes circonstances.

Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies

Du greenwashing au bluewashing : définition des stratégies les plus utilisées

Le greenwashing et le bluewashing sont des stratégies de marketing et de communication mises en œuvre par des entreprises, des institutions, des organisations et des individus pour se donner une image respectueuse de l’environnement et durable. En réalité, ces stratégies visent simplement à détourner l’attention du consommateur de l’impact négatif que l’entité concernée a sur l’environnement.

Il s’agit d’une stratégie visant à augmenter les ventes d’un produit ou à améliorer sa réputation afin d’acquérir de nouveaux clients, d’augmenter le chiffre d’affaires ou de devenir leader dans un secteur donné, sans pour autant s’engager réellement à résoudre les problèmes et à améliorer ses pratiques.

En réalité, la communication mise en œuvre omet souvent des informations importantes qui révéleraient le véritable impact de l’entreprise ou de l’institution sur l’environnement. Des termes génériques et peu précis induisent les clients en erreur, leur faisant croire que l’entreprise fait plus qu’elle ne le fait réellement.

Le terme greenwashing désigne des actions axées sur la partie « verte » de la planète : forêts, bois et espaces verts de nos villes. Mais nous savons que le « bleu » mérite la même attention, car 70 % de la surface de la planète est couverte d’eau, que l’océan est notre plus grand allié dans l’atténuation de la crise climatique et que notre vie dépend du bleu. L’océan, les ressources en eau et la biodiversité marine ne sont pas non plus épargnés par ces pratiques commerciales de façade. Et c’est là qu’intervient le bluewashing.

Obiettivo di Sviluppo Sostenibile 14_Decennio del Mare

Le terme « bluewashing » ne concerne pas seulement l’océan, le « bleu » vient aussi de la couleur du logo des Nations Unies. De nombreuses entreprises, organisations et entités de toutes sortes cherchent à associer leur nom à celui des Nations Unies (ONU) dans le seul but de promouvoir leurs activités, sans pour autant entreprendre de véritables actions en faveur des programmes de l’ONU.

Un exemple est l’utilisation des Objectifs de développement durable de la Vision 2030 comme couverture pour travailler sous l’égide des principes formulés par l’ONU, mais sans réellement agir et collaborer dans ce sens.

Il est beaucoup plus simple et économique de lancer une campagne de communication et de marketing que de revoir toute sa stratégie et ses activités pour intégrer de bonnes pratiques dans le travail quotidien.

Comment reconnaître le bluewashing ?

Avec l’intérêt croissant des personnes et des jeunes pour les questions environnementales et sociales, de plus en plus d’entités cherchent à surfer sur la vague pour élargir leur communauté et leur clientèle en utilisant des techniques toujours plus variées et donc de plus en plus difficiles à reconnaître, surtout pour ceux qui ne traitent pas quotidiennement de ces sujets.

Le bluewashing va au-delà du simple produit, il se retrouve également dans les actions concrètes et dans la stratégie mise en œuvre par l’entreprise, l’institution, l’organisation ou l’individu. La transparence, surtout, et la cohérence à long terme sont les premiers éléments que nous pouvons utiliser pour évaluer le travail d’une entité, d’une entreprise ou d’une organisation donnée.

Quelques points pour reconnaître facilement certaines des actions de bluewashing les plus courantes :

1. Communication attrayante et générique

La communication est générique et ne détaille pas les aspects techniques, car elle est réalisée en l’absence d’un engagement concret et mature de la part de l’entité. Des termes tels que « durable », « respectueux de l’océan », « vert », « faible impact », « zéro émission », « 100% de matériaux recyclés », « neutre en carbone » sont souvent utilisés sans fournir toutes les informations nécessaires pour évaluer l’impact environnemental réel du produit.

De plus, pour attirer le client et promouvoir des produits « durables », des couleurs qui ne correspondent pas à celles habituelles de l’entreprise mais qui évoquent la nature sont souvent utilisées. Le beige, le vert et le bleu sont les couleurs préférées pour les campagnes de durabilité environnementale. De cette manière, le produit semble avoir un impact positif sur l’environnement, mais seulement en apparence.

Il est donc important de ne pas se laisser séduire par un slogan ou un graphisme, mais d’aller au fond des choses. La meilleure façon de savoir si une marque est vraiment responsable sur le plan environnemental et social est de chercher les informations cachées dans un produit dit écologique. Même si une entreprise peut indiquer l’utilisation de matériaux recyclés ou biologiques dans un produit, elle peut ne pas révéler comment ou où le produit a été fabriqué ou comment les matériaux ont été obtenus.

Rechercher des preuves et des données : les chiffres sont toujours plus fiables que les mots. Lire les étiquettes, le site web, chercher des articles et poser des questions sur le sujet sont essentiels pour comprendre ce qu’ils savent, l’effort qu’ils fournissent et leur véritable intérêt pour le sujet qu’ils communiquent.

Un exercice que nous pouvons faire ? Essayer de choisir une crème solaire à faible impact sur la mer pour l’utiliser cet été.

Che cos'è il bluewashing_Decennio del Mare
Photo by OCG Saving The Ocean on Unsplash

2.Il s’agit d’une initiative à court terme

La temporalité de l’action est importante. Pour être concrète, il faut un plan à long terme.

Si l’initiative, le projet ou le produit fait partie d’une édition spéciale, exclusive, ponctuelle ou à court terme, cela doit déclencher une alerte. Il n’est pas rare de voir des campagnes limitées à une seule ligne de produits ou à une période déterminée, comme la Journée mondiale de l’océan, de l’environnement ou de la planète.

D’autres exemples sont les campagnes de nettoyage de plages soutenues par des entreprises pas vraiment soucieuses de l’environnement. Certes, les nettoyages de plages ont un impact positif sur l’environnement et, s’ils sont bien réalisés, sont un excellent outil pour sensibiliser et fournir des données aux universités et centres de recherche. Mais si le nettoyage est organisé et promu par l’entité uniquement à des fins de communication, il reste une activité en soi pour redorer la réputation et l’image de marque.

Ne nous laissons pas berner par une publicité, cherchons à soutenir ceux qui s’engagent au quotidien à améliorer leurs pratiques et l’environnement dans lequel nous vivons tous.

En nous informant, nous pouvons être sûrs d’investir dans les marques qui adoptent une approche holistique, en trouvant de nouveaux modèles économiques qui intègrent la durabilité au cœur de leurs activités, au lieu de se concentrer uniquement sur un produit, une collection ou une initiative spécifique.

3. Elle n’implique pas d’institutions, de centres de recherche ou d’organismes experts du secteur

Souvent, il s’agit d’une initiative menée par une seule entreprise ou organisation, sans impliquer les institutions ou les organismes qui travaillent quotidiennement sur le sujet. Comprendre qui se cache derrière la campagne et quels sont les objectifs finaux de l’initiative est une étape supplémentaire pour situer l’action dans une stratégie plus large.

Che cos'è il bluewashing_Decennio del Mare
©Matt Curnock – Ocean Image Bank

4. Privatiser un bien commun

Dans le sillage de projets internationaux tels que la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, de nombreuses entités, organisations et entreprises ont lancé ou sont sur le point de lancer des projets de régénération et de restauration d’écosystèmes pour soutenir ou accélérer le rétablissement d’un habitat ou d’un écosystème spécifique suite à des dommages, une dégradation ou une destruction. Ces projets concernent les forêts, mais aussi la mer, à travers des initiatives de restauration des récifs coralliens, des mangroves, des forêts de varech ou des herbiers de posidonie. Et jusqu’ici, tout va bien.

Cependant, ces projets nécessitent beaucoup de prudence, d’attention et de connaissances du domaine. Placer une espèce inappropriée peut causer plus de dommages que de bénéfices à l’environnement. De même, mettre en œuvre un projet de régénération sans éradiquer le problème à l’origine de la dégradation de l’écosystème est un investissement doublement perdant : financier et environnemental.

Pour que les projets de régénération, de reforestation et de restauration réussissent, une collaboration totale avec les universités, les centres de recherche, les institutions, les entreprises et les communautés locales est nécessaire.

Que pouvons-nous faire ?

Souvenons-nous que le greenwashing n’est pas nécessairement lié à l’activité d’une entreprise, mais peut être mis en œuvre par des personnes, des organisations, des fondations et des entités publiques, plus ou moins consciemment.

La durabilité étant actuellement une tendance en forte croissance, pour rester à jour et éviter de soutenir des actions de greenwashing et de bluewashing, il faut investir du temps, s’informer et beaucoup étudier.

Avant d’acheter un produit ou de soutenir une entité ou une initiative, il est important de s’informer et de poser des questions. Si l’entité est transparente et n’a rien à cacher, elle sera disposée à fournir toutes les informations dont vous avez besoin et à répondre à vos questions et curiosités.

Comme l’a souligné Francesca Santoro, spécialiste de programme à la COI-UNESCO, lors du Festival Green&Blue de la Repubblica, ce n’est pas facile. L’important est de faire comprendre aux entités que les projets doivent être construits sur des valeurs communes. Ce n’est pas simplement un échange d’argent entre profit et non-profit, client et entreprise, ou entre profit et recherche. Les entreprises peuvent changer leur mode de production et communiquer mieux leurs activités.

Il n’est pas facile de trouver des réalités qui travaillent avec la mission commune de contribuer au bien-être environnemental sans chercher à obtenir un avantage commercial. La responsabilité incombe à chacun d’entre nous. Même dans le choix de ceux que nous soutenons.

Sources :

https://news.un.org/en/story/2022/04/1117062

https://www.theguardian.com/sustainable-business/2016/aug/20/greenwashing-environmentalism-lies-companies

https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0195925520301529

https://www.decadeonrestoration.org

10 livres sur la mer à lire à la plage

Libri di mare_Decennio del Mare

Dans votre valise pour les vacances, n’oubliez pas votre maillot de bain, votre crème solaire respectueuse de l’environnement, votre masque, vos palmes et… quelques livres à lire à l’ombre d’un parasol, sur un bateau ou sur un rocher. Mais pas n’importe quels livres : des livres sur la mer à savourer après une baignade rafraîchissante dans les eaux cristallines de la Méditerranée. Voici 10 titres recommandés par l’équipe de la Décennie des Océans.

Nous vous invitons à flâner dans votre librairie indépendante locale, à visiter votre bibliothèque ou à chiner dans les librairies d’occasion pour découvrir des essais historiques, des romans et les nouveautés. Si vous voyagez léger et préférez utiliser une tablette ou une liseuse électronique, de nombreux livres sont également disponibles en format numérique.

1. Le Passager « Océan« 

Nous ne pouvions pas ne pas commencer par « Océan », le nouveau numéro de The Passenger Magazine édité par Iperborea, entièrement consacré à l’océan, acteur principal de notre planète et de notre avenir. Le livre a été publié le 8 juin, Journée mondiale de l’océan, en collaboration avec la Décennie des Nations Unies des sciences océaniques pour le développement durable.

Pour nous plonger et naviguer dans les profondeurs bleues, Iperborea et l’équipe de la Décennie ont sélectionné des témoins d’exception tels que Sylvia Earle, icône mondiale de l’océanographie, Kerstin Forsberg, biologiste marine péruvienne spécialisée dans la protection des raies manta, le navigateur Giovanni Soldini qui nous raconte – aux côtés du climatologue Antonello Provenzale – comment il a vu l’océan changer au cours de ses nombreuses traversées, et Richard Hamblyn, qui explique la formation et le développement d’une vague.

Les deux reportages sont signés par Tabitha Lasley, qui nous emmène à bord des plateformes pétrolières de la mer du Nord, et par les Norvégiens Eskil Engdal et Kjetil Sæter, qui retracent la plus longue poursuite de l’histoire maritime : la chasse au Thunder, un navire de pêche illégal, dans les eaux de l’Antarctique.

On y parle également de transport maritime avec la journaliste Rose George, de vagabonds de la mer avec Valentina Pigmei, de baleines avec l’écrivain et passionné Philip Hoare, et du mythe de l’Hōkūle‘a raconté par Simon Winchester.

« The Passenger – Océan » est un outil actif d’Ocean Literacy – le programme d’Éducation à l’océan de la COI-UNESCO – pour mieux connaître notre meilleur allié dans la lutte contre la crise climatique.

2. La vie qui scintille au bord de la mer. Rachel Carson

Rachel Carson, pionnière du mouvement environnemental et figure de proue de la réflexion écoféministe du XXe siècle, est surtout connue pour son ouvrage « Printemps silencieux », publié en 1962 et toujours considéré comme une référence majeure de l’écologie.

Ce que l’on sait moins, c’est que sa carrière littéraire a débuté avec la publication de trois volumes consacrés à la mer : « Under the sea wind« , « The sea around us » et « The edge of the sea« . Le troisième volume de cette série, paru en 1955, n’avait jamais été traduit en français jusqu’à présent.

Cette année, Aboca Éditions a publié ce dernier essai sous le titre « La vie qui scintille au bord de la mer« . En présentant les formes de vie qui peuplent le littoral, l’auteure nous invite à explorer une mare à marée, une grotte inaccessible, à observer un crabe solitaire sur la plage à minuit : grâce à ces rencontres, elle nous offre non seulement une étude précise de l’écologie côtière, mais aussi un récit puissant et évocateur du fragile équilibre de la vie marine.

Enrichi d’une introduction de Margaret Atwood qui célèbre la clairvoyance de Carson à avoir perçu le rôle crucial de l’océan pour la santé de la planète, et illustré par Bob Hines, comme dans l’édition originale, ces ouvrages aident les lecteurs à identifier les plantes et les animaux décrits.

« La vie qui scintille au bord de la mer » est un guide sensible d’une grande précision scientifique, destiné à tous les amoureux de la mer et des belles lettres intemporelles.

3. Histoire de la mer. Alessandro Vanoli

Alessandro Vanoli, historien et voix de la Décennie de l’océan, s’est lancé dans une aventure pour raconter une histoire de la mer qui englobe tout, l’humanité et le monde animal. Ce voyage se veut un récit, fait d’images, de sons et de couleurs, avec l’espoir de raviver un peu de l’émerveillement que les abysses n’ont cessé de nous inspirer.

Publié aux Éditions Laterza, « Histoire de la mer » commence dans un passé lointain, il y a quatre milliards d’années, pour évoquer une géologie ancienne, les origines de la vie, les dinosaures, les poissons primitifs, les mers disparues et les grandes catastrophes. Puis, il plonge dans les abysses, pour remonter à la surface parmi les récifs coralliens, les zones humides, les rochers ou les plages de sable.
Ensuite vient l’histoire, bien sûr. Celle des premières colonisations, des moyens de transport et des anciennes embarcations pour affronter la mer, et de la naissance des ports. L’histoire des grands mythes, bibliques et homériques. Et celle des civilisations : les Phéniciens, les Grecs, les Romains ; et autour de cela, les routes des marchands, les histoires des amphores, du corail ; les récits des pèlerins, des Vikings en Amérique et des Chinois dans l’océan Indien.
Une histoire faite aussi des événements les plus connus : la boussole, les caravelles, Christophe Colomb, Magellan, Vespucci et les pirates des Caraïbes. Sans jamais oublier que tout cela est aussi lié aux baleines et aux requins, aux trésors cachés, aux légendes du Kraken, du Maelström, du Hollandais volant et de tout ce qui a nourri notre imagination pendant des siècles.
Jusqu’au présent, bien sûr, avec la crise environnementale et la fonte des glaces.

Comme l’éditrice le souligne : «Car faire l’histoire de la mer, c’est à la fois parler de nos rêves les plus profonds et nous rappeler que nous ne sommes qu’une espèce parmi d’autres. Nous faisons partie de la mer et c’est peut-être ce qui compte le plus dans cette aventure millénaire».

4. L’heure submergée. Emiliano Poddi

Leni Riefenstahl, 101ans, nage paisiblement au fond des Maldives : c’est sa dernière plongée, la dernière fois qu’elle pourra capturer avec son appareil photo les créatures de la barrière de corail. Juste derrière elle se trouve Martha, une biologiste marine de trente-neuf ans, chargée de l’escorter sous l’eau. En effet, Martha n’est pas là par hasard : elle suit Leni de très près depuis longtemps. Pendant des années, elle a rassemblé des informations sur la « réalisatrice d’Hitler » et les a classées par thèmes – citations, incidents, habitudes sexuelles -, autant de tentatives désespérées de classification auxquelles cette femme énigmatique échappe toujours.
Maintenant, Martha a l’occasion d’étudier Leni de près, de remonter le temps, de la suivre de près. De découvrir, peut-être, pourquoi en 41, elle a fait ce qu’elle a fait à sa famille.

« L’heure submergée » met en scène la confrontation entre deux femmes d’âges, d’origines, de tempéraments et de choix éthiques différents. La première, une figure douloureuse, choisit la vie contre la mort, la biologie contre l’histoire ; la seconde est autoritaire, manipulatrice, prête à tout sacrifier à l’esthétique : toutes deux immergées dans un monde liquide où la respiration et les mouvements suivent d’autres lois, où une heure peut s’étendre jusqu’à englober un siècle. 

5. Océan, une navigation philosophique. Roberto Casati

Nous dépendons de la mer comme ressource pour respirer, pour nous nourrir, et aussi pour rêver. La mer fait partie de notre environnement tout en restant un monde à part, aussi redoutable qu’irrésistiblement suggestif, un ailleurs radical. Mais c’est justement cette altérité qui nous permet de la repenser sous un angle nouveau, pour comprendre à quel point elle a fait de nous ce que nous sommes, nous indiquant ce que nous devrions devenir.

« Océan, une navigation philosophique » est un livre publié par Einaudi qui décrit l’œuvre comme « un voyage au cœur de l’océan, nous sommes une pensée en mouvement. Nous nous retrouvons aux côtés de l’auteur alors qu’il traverse l’océan à bord d’un voilier en qualité de marin-philosophe. Car naviguer nous transforme, répond à notre soif de connaissance et ouvre les portes de la perception. Naviguer dans un espace de liberté sans limites qui dialogue avec le ciel modifie radicalement notre rapport à l’environnement, aux personnes et même aux objets. Le bateau devient une école de vie qui nous oblige à repenser tout à neuf pour agir différemment. Il donne naissance à une forme de connaissance active, construite par l’action : une philosophie de la mer. »

6. La sagesse de la mer. Björn Larsson

Sofia Rossi, sur Youmast, a décrit l’écrivain scandinave Björn Larsson comme suit : « L’amour de la mer et de la navigation, les histoires d’amour tourmentées et la passion pour la langue française et pour Paris sont des éléments de sa vie que Larsson relie par une seule clé : ce besoin impératif de liberté qui donne son titre à son œuvre. »

Publié aux Éditions Iperborea, « La sagesse de la mer » est une réflexion de l’auteur sur la vie telle qu’on la voit du cockpit et du pont d’un voilier. Décrit par la maison d’édition comme une sorte de journal de bord intérieur tenu au cours des années passées sans domicile fixe, avec le bateau comme seule maison, naviguant dans l’Atlantique et la mer du Nord, entre l’Écosse, l’Irlande, le Pays de Galles, la Bretagne, la Galice et les Hébrides, laissant ses pensées suivre l’humeur du vent et le rythme des vagues, poussé par d’épiques traversées, par les mouillages de port en port, par des rencontres et des solitudes, par des paysages et des lectures, il cherche à comprendre pourquoi tant de personnes sont attirées par la mer, au point de préférer ses risques et ses inconvénients à la sécurité confortable de la terre ferme, et quelle harmonie secrète existe entre son mouvement constant et les aspirations humaines les plus profondes.  

Le besoin de liberté, par exemple, de se libérer du superflu et des conditionnements, des conventions et de l’horodatage, qui est la conquête immédiate de la navigation, le retour à une vie nomade et vagabonde, liée au présent et à l’essentiel, retrouvant dans la lenteur de la voile le rythme de la marche, l’ouverture aux autres, les conversations sous les étoiles, le bonheur de dépasser ses limites sans d’autres témoins que les éléments. 

7. Le vieil homme et la mer. Ernest Hemingway

Un classique de la littérature qu’il ne faut pas manquer. Couronné par le prix Pulitzer en 1953, ce fut la dernière œuvre de fiction écrite du vivant d’Ernest Hemingway.

Santiago est un vieux pêcheur qui n’a rien pêché depuis 84 jours. Pourtant, il rassemble ses forces et retourne en mer pour une nouvelle partie de pêche qui a des allures d’initiation. Dans sa quête désespérée d’un énorme marlin dans les Caraïbes, dans sa lutte presque à mains nues contre les requins qui lui arrachent morceau par morceau sa proie, ne lui laissant que le symbole de la victoire et de la malédiction enfin vaincue, Santiago établit, peut-être pour la première fois, une véritable fraternité avec les forces incontrôlables de la nature. Et surtout, il trouve en lui-même le signe et la présence de son propre courage, la justification de toute une vie.

8. Le Livre de la mer. Morten A. Strøksnes

« Le Livre de la mer« , publié aux éditions Iperborea, raconte l’histoire vraie de deux amis, Morten Strøksnes et un excentrique artiste-pêcheur, qui à bord d’un petit canot pneumatique et avec quatre cents mètres de ligne partent à la chasse de ce redoutable habitant des fjords. Mais « Le Livre de la mer » est aussi une réflexion sur l’histoire naturelle de l’homme, qui a réussi à cartographier le globe entier et à naviguer parmi les étoiles, et pourtant semble conserver une obsession pour le mythe du monstre, peut-être en raison d’un instinct prédateur atavique, ou de la peur de l’inconnu que la mer continue de nous éveiller.

Dans les profondeurs de la mer autour des îles Lofoten vit le grand requin du Groenland, un prédateur ancestral et le vertébré le plus vieux de la planète, à tel point qu’aujourd’hui nous pourrions tomber sur un spécimen né avant que Copernic ne découvre que la Terre tournait autour du Soleil.

9. La Méditerranée en bateau. Georges Simenon

Le célèbre écrivain Georges Simenon, entre 1931 et 1956, a travaillé comme reporter pour financer sa curiosité. Ainsi, à la veille de chaque voyage, Simenon allait voir un ami rédacteur en chef et lui disait : « La semaine prochaine, je pars. Êtes-vous intéressé par douze articles ? » Mais justement parce qu’ils étaient conçus pour servir la seule activité qui lui tenait à cœur, l’écriture – ce n’est pas un hasard s’il a voulu intituler le volume qui les rassemble « Mes apprentissages » (« Mon apprentissage ») –, ses articles de journal ne font que nous révéler une autre facette du Simenon romancier.

L’écrivain a déclaré : « J’ai toujours perçu la différence entre l’homme habillé et l’homme nu. Je veux dire l’homme tel qu’il est vraiment, et l’homme tel qu’il se montre en public, et même tel qu’il se voit dans le miroir. »

Dans ce voyage à travers les eaux de la Méditerranée – de Porquerolles à la Tunisie en passant par l’Elbe, Messine, Syracuse, Malte – à bord d’une goélette, Simenon ne parvient pas à se limiter à comprendre et à décrire la Mare Nostrum, mais confirme sa véritable vocation : raconter des histoires.

10. Léviathan ou la baleine. Philip Hoare

Publié aux éditions Einaudi en 2013, cet ouvrage nous invite à la découverte des secrets les plus intimes des baleines et de la relation étroite qui unit l’humanité à ces incroyables mammifères.

Partant d’une anecdote, d’une histoire, d’un souvenir personnel, d’une page de livre épique ou sacré, d’une expérience scientifique ou d’une exploration géographique, Hoare reconstitue avec maestrie des mondes entiers, des découvertes merveilleuses dans l’espace et dans le temps (et surtout en mer).

Les cétacés étaient des symboles de richesse et de pouvoir : la couronne britannique était consacrée avec de l’huile de baleine, et une dent de baleine ornée du sceau présidentiel accompagna Kennedy dans son dernier voyage. Son épouse l’avait achetée en cadeau, mais le président n’eut pas le temps de le voir et la veille de ses funérailles, Jacqueline le plaça dans le cercueil de son mari. Un geste d’affection et d’une forte valeur symbolique, qui renvoyait aux rois médiévaux enterrés avec les symboles du pouvoir, comme des talismans reflétant la valeur de ceux qui les avaient possédés.

UNESCO Tsunami Ready : 100% des communautés côtières à risque de tsunami formées d’ici 2030

Blue Schools Network

À la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, Audrey Azoulay, Directrice Générale de l’UNESCO, a annoncé un nouveau programme mondial visant à ce que 100 % des communautés côtières soient « prêtes pour les tsunamis » d’ici 2030. À cette occasion, la surfeuse brésilienne de grosses vagues, Maya Gabeira, a été nommée “UNESCO Champion for the Ocean And Youth”.

La Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO dirige le Décennie des Nations Unies des sciences de la mer pour le développement durable de 2021 à 2030. L’un des objectifs de la Décennie de l’océan est précisément d’avoir un océan sûr, accessible et prévisible. Poursuivant cette vision, le programme UNESCO « Prêt pour les Tsunamis » formera toutes les communautés côtières exposées au risque de tsunami.

Pour obtenir la certification « Prêt pour les Tsunamis », une communauté doit :

  • Élaborer un plan de réduction des risques liés aux tsunamis
  • Délimiter et cartographier les zones à risque de tsunami
  • Développer des supports de sensibilisation et d’éducation du public
  • Créer des cartes d’évacuation en cas de tsunami faciles à consulter
  • Diffuser publiquement les informations sur les tsunamis

Le système d’alerte aux tsunamis mondial, dirigé par l’UNESCO, est particulièrement efficace pour détecter rapidement les tsunamis. Mais émettre une alerte ne suffit pas : pour sauver des vies, les communautés côtières doivent également être formées à réagir de manière appropriée. L’UNESCO s’engage à former toutes les communautés à travers le monde d’ici 2030.

Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO
Blue Schools Network
Matt Hardy from Pexels

Quarante communautés pilotes formées avec succès

Déjà expérimenté dans quarante communautés réparties dans 21 pays, le programme UNESCO Prêt pour les Tsunamis sera étendu à l’échelle mondiale pour couvrir d’autres communautés côtières vulnérables. Le programme prévoit douze indicateurs adaptés au niveau local qui couvrent toutes les phases, de l’évaluation des risques à la préparation et à la réponse.

Des partenaires clés se sont déjà manifestés pour soutenir cet engagement. Parmi eux figurent la Stratégie internationale des Nations Unies pour la réduction des catastrophes (UNDRR), l’Union européenne et d’importants pays donateurs tels que l’Australie, le Japon, la Norvège et les États-Unis.

Les tsunamis ont un impact différent sur les communautés, il n’existe pas de plan unique pour tous. Désormais, grâce à ce nouveau programme, toutes les communautés peuvent s’appuyer sur l’expertise de l’UNESCO pour élaborer une stratégie adaptée aux facteurs de risque locaux. Pour maintenir cet engagement ambitieux, nous mobiliserons d’importantes ressources financières en misant sur des partenariats solides.

Vladimir Ryabinin,Secrétaire exécutif de la COI-UNESCO

Une menace mondiale

Les tsunamis sont des événements relativement rares, mais plus fréquents qu’on ne le pense. Le Centre d’alerte aux tsunamis de l’UNESCO, basé dans la région du Pacifique et hébergé par les États-Unis, a répondu à lui seul à 125 événements de tsunami, soit une moyenne de 7 par an.

Bien que la majorité des tsunamis frappent les populations côtières des régions du Pacifique et de l’Indien, toutes les régions océaniques sont exposées à ce risque. Les statistiques montrent que la probabilité d’une vague de tsunami supérieure à 1 mètre en Méditerranée au cours des 30 prochaines années est proche de 100 %.
78 % des tsunamis sont provoqués par des activités sismiques, 10 % par des activités volcaniques et des glissements de terrain, et 2 % par des phénomènes météorologiques.

Le nouvel objectif de l’UNESCO s’inscrit dans les résultats attendus de la Décennie des sciences océaniques pour le développement durable, mais également dans les objectifs convenus au niveau international, notamment la Vision 2030 des Nations Unies pour le développement durable et le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030.

UNESCO Tsunami Ready
©Lawrenc Eaton da unsplash

Bibliographie :

UNESCO Press Release: https://www.unesco.org/en/articles/tsunami-resilience-unesco-will-train-100-risk-coastal-communities-2030?utm_source=sendinblue&utm_campaign=UNOcean%20Daily%20Bulletin%2001%20-%202706&utm_medium=email

Maya Gabeira nouvelle Championne de l’UNESCO pour l’Océan et les Jeunes

La semaine dernière, la ville de Lisbonne a accueilli la Conférence des Nations Unies sur l’Océan, un événement d’envergure mondiale visant à renforcer la coopération internationale en favorisant une meilleure compréhension et protection de l’océan afin de trouver des solutions innovantes aux problèmes actuels.

À cette occasion, Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, a annoncé la nomination de Maya Gabeira, surfeuse brésilienne de Big Wave, en tant qu’ambassadrice Goodwill, la désignant comme “UNESCO Champion for the Ocean And Youth”.

Maya Gabeira, qui détient actuellement le record du monde de la vague la plus haute jamais surfée par une femme, jouera un rôle actif dans la promotion de la défense de l’UNESCO en matière de durabilité de l’océan. La surfeuse sera en première ligne pour mobiliser les nouvelles générations, en organisant des sommets jeunesse sur la durabilité de l’océan et en agissant en tant que porte-parole principale de GenOcean, la nouvelle campagne de l’UNESCO visant à stimuler des changements de mode de vie.

Je suis très préoccupée par les multiples défis liés à l’océan, de la pollution à la perte de biodiversité marine. Ce qui me motive dans mon rôle de Championne UNESCO pour l’Océan et la Jeunesse, c’est l’opportunité de voir l’océan à travers une multitude de perspectives. L’UNESCO agit pour préserver la biodiversité, soutient la recherche scientifique et les valeurs culturelles de l’océan. C’est pour moi un honneur de faire connaître son action.

Maya Gabeira, surfeuse brésilienne et ambassadrice UNESCO Goodwill « Champion for Ocean and Youth »
Evento di nomina di Maya Gabeira come UNESCO Champion for the Ocean and Youth

Qui est Maya Gabeira ?

Maya Gabeira est une surfeuse brésilienne ayant grandi dans une famille engagée de longue date dans la protection de l’environnement. C’est pourquoi, dès son plus jeune âge, elle a compris l’importance des enjeux climatiques. Les actions quotidiennes font la différence et Maya est consciente des produits qu’elle achète et des entreprises qu’elle soutient.

Elle a commencé à surfer à l’âge de 13 ans à Rio de Janeiro, au Brésil, et est devenue professionnelle à 17 ans. Depuis lors, sa passion est l’océan.

Dans sa carrière de surfeuse de grosses vagues, elle a remporté les Billabong XXL Global Big Wave Awards cinq années consécutives. Mais c’est en 2020 à Nazaré qu’elle a atteint le sommet de sa carrière en chevauchant une vague de 22,4 mètres, la plus grande vague jamais surfée par une femme, battant ainsi le record du monde Guinness.

Après 15 ans en étroite relation avec l’océan, Maya Gabeira a été témoin de première main de l’impact de la pollution et du changement climatique sur le monde marin, soulignant l’urgence d’agir maintenant. Grâce à sa collaboration avec l’ONG Oceana, Maya Gabeira a soutenu une campagne contre le plastique au Brésil. Désormais, elle consacrera son expérience et son engagement à contribuer à la réalisation des objectifs climatiques de l’UNESCO.

Nomina di Maya Gabeira come UNESCO Champion for the Ocean and Youth presso la UN Ocean Conference a Lisbona.

L’engagement de Maya Gabeira pour l’océan

L’athlète brésilienne a répondu aux questions des journalistes d’UNESCO Courier sur les défis rencontrés dans sa carrière et sur son engagement pour la protection de l’océan. Voici quelques-uns des points les plus intéressants.

Vous avez été nommée « UNESCO Champion for the Ocean and Youth ». Quel est votre message aux jeunes du monde entier et que pouvez-vous nous dire sur la protection de l’océan ?

Je passe beaucoup de temps dans l’océan et j’ai constaté son déclin ces dernières années. J’espère que nous, en tant qu’individus, pouvons agir maintenant pour le préserver et faire pression sur les dirigeants mondiaux pour qu’ils en fassent de même à plus grande échelle, comme il est nécessaire d’agir pour atteindre les objectifs de l’Objectif de développement durable 14.

Vous êtes très explicite sur la discrimination de genre dans le monde du sport et sur les athlètes qui luttent contre l’anxiété. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces sujets ?

J’ai commencé à surfer à l’âge de 13 ans sur la plage d’Ipanema, à Rio de Janeiro. À l’époque, inspirée par un petit ami et mes camarades de classe, j’ai décidé de rejoindre les garçons dans l’océan plutôt que de les attendre sur la plage.


J’ai dû me battre sur la question du genre car le manque d’opportunités pour nous, les femmes, dans le surf sur grosses vagues était énorme. Donc, pour continuer à progresser dans mon sport, j’ai dû changer les choses. J’ai dû créer une meilleure plateforme pour pouvoir poursuivre une carrière professionnelle dans le surf.


J’aime aussi faire en sorte que les athlètes qui viendront après moi n’aient pas à faire face aux mêmes difficultés. C’est ma petite contribution au sport.
En ce qui concerne la santé mentale : quand on m’a diagnostiqué un trouble anxieux, ma vie a changé en mieux. J’ai longtemps lutté, sans savoir ce que j’avais. Après le diagnostic, je l’ai dit à mon cercle restreint et ma vie est devenue beaucoup plus facile. J’ai senti que le fait d’en parler avait eu un impact très positif sur ma santé.

En 2013, un accident a failli vous ôter la vie, mais vous avez ensuite fait un retour incroyable en battant deux records du monde. Qu’est-ce qui vous a donné cette force ?

La passion pour ce sport, la passion pour l’océan et mon style de vie.

Il m’a fallu quatre ans pour remettre en état mon corps et mon esprit pour surfer de grosses vagues et battre des records. Je ne voulais pas abandonner mes rêves et je ne voulais pas renoncer à devenir une surfeuse professionnelle. Donc, d’une certaine manière, il était plus naturel de continuer à lutter que d’abandonner ma vie et ma passion. Les progrès quotidiens m’ont motivée, en célébrant les petites étapes tout au long du parcours.

Quels objectifs espérez-vous atteindre en tant que UNESCO Champion?

Tout d’abord, continuer à m’éduquer moi-même pour pouvoir éduquer les autres ; continuer à comprendre la science et à suivre les informations provenant de la recherche pour comprendre comment nous pouvons protéger l’océan de manière plus efficace. Au niveau personnel, nous pouvons protéger l’océan avec des actions quotidiennes, mais j’espère pouvoir utiliser ma plateforme et mon amour pour l’océan pour impliquer plus de personnes dans cette conversation et contribuer à en faire un sujet de tendance mondiale comme il le devrait !

Praia do Norte, Nazaré – Portugal @Alessandro Sessa su Unsplash

Bibliographie :

Articolo completo su UNESCO: https://www.unesco.org/en/articles/unesco-welcomes-brazilian-surfer-maya-gabeira-champion-ocean-and-youth

GenO People: https://genocean.org/people/maya-gabeira/

Intervista per UNESCO Courier: https://courier.unesco.org/en/articles/maya-gabeira-individuals-we-can-do-lot-help-oceans-recover

Quel est l’impact des crèmes solaires sur la mer ?

Nous savons tous aujourd’hui qu’il est essentiel d’utiliser des crèmes solaires pour nous protéger des dangereux rayons du soleil, afin d’éviter les douloureuses brûlures et de prévenir les dommages à long terme pour notre peau. Mais il faut être vigilant lors de l’achat de crème solaire : l’impact des crèmes solaires sur les océans peut nuire à certaines espèces.

Pourquoi les crèmes solaires endommagent-elles l’océan ?

De nombreuses études ont démontré que les crèmes solaires ont un impact significatif sur la santé de nos océans et de nombreuses espèces marines. Ce n’est pas un hasard si de nombreuses destinations touristiques côtières ont interdit leur utilisation. Un exemple frappant est celui du gouvernement hawaïen qui, en 2018, a adopté l’Hawaii Reef Bill, interdisant l’utilisation de filtres solaires contenant certaines substances chimiques jugées nocives pour l’écosystème marin.

Antonio Gabola from Unsplash

Plus précisément, les crèmes solaires :

  • Altérent la croissance et le processus de photosynthèse des algues vertes ;
  • S’accumulent dans les tissus des coraux, causant leur blanchiment, des altérations génétiques et physiques, voire leur mort ;
  • Provoquent des malformations chez les larves des jeunes mollusques ;
  • Endommagent le système immunitaire et reproducteur des oursins, voire causent leur mort ;
  • Réduisent la fertilité et induisent le développement d’organes mâles chez les femelles de poissons (phénomène appelé « imposex », qui signifie superposition de caractères mâles chez les femelles) ;
  • S’accumulent dans les tissus des dauphins et peuvent être transmis à leur progéniture.

Les substances chimiques nocives présentes dans les crèmes solaires appartiennent à la catégorie des filtres ultraviolets (UVF), conçus pour absorber et réfléchir les rayons UV-A et UV-B. Il s’agit de substances à la fois organiques (comme les benzophénones, les p-aminobenzoates et le camphre) et inorganiques (comme les oxydes de nanoparticules : dioxyde de titane (TiO2) et oxyde de zinc (ZnO)). Les composants des protections solaires pénètrent dans l’environnement marin, se dispersant à la fois dans la colonne d’eau et dans les sédiments, en conséquence de rejets directs par les baigneurs mais aussi, indirectement, par les rejets d’eaux usées domestiques et industrielles. Ces polluants émergents sont tellement répandus qu’ils commencent à contaminer également les masses d’eau douce comme les rivières et les lacs.

Posidonie : cette plante marine méditerranéenne est-elle sensible aux crèmes solaires ?

Certains filtres solaires polluants tels que l’oxybenzone (BP3), le 4-méthylbenzilidène camphre (4-MBC), les méthylparabènes, l’avobenzone 4-méthyl, la benzophénone (BP4) et le benzotriazole (MeBZT) ont été retrouvés dans les feuilles et les rhizomes de la posidonie. La Posidonie est une plante marine endémique de la Méditerranée qui forme de vastes herbiers et fournit de nombreux services écosystémiques : elle abrite de nombreuses espèces marines, notamment à leurs stades juvéniles, protège les côtes de l’érosion et séquestre le dioxyde de carbone atmosphérique.

Benjamin L. Jones from Unsplash

L’accumulation de ces substances toxiques au sein de la Posidonie a des effets encore incertains, mais les scientifiques sont déjà en alerte quant à leurs potentielles conséquences au niveau physiologique – telles que des altérations des processus reproducteurs et de photosynthèse – et au niveau écosystémique.

Compte tenu de la configuration de la Méditerranée en tant que bassin semi-fermé avec un faible renouvellement de l’eau, les niveaux de polluants peuvent atteindre des concentrations élevées en peu de temps. Il faut également prendre en compte la forte pression anthropique qui s’exerce sur cette région, due aux activités industrielles et au tourisme, à l’apport de nutriments et aux vagues de chaleur qui augmentent soudainement la température de l’eau. Tous ces facteurs peuvent produire des effets synergiques, mettant à rude épreuve la survie de cette plante marine.

Compte tenu de l’importance cruciale de la posidonie dans cet écosystème, il est essentiel de sensibiliser le public aux dommages environnementaux causés par ces substances polluantes contenues dans les protections solaires, de réglementer leur utilisation et de proposer des alternatives durables pour protéger les baigneurs. La perte des herbiers de Posidonie s’est déjà révélée très néfaste dans de nombreuses zones côtières, il faut agir pour les protéger.

Attention au greenwashing et au bluewashing !

Malgré l’urgence posée par ces produits, il n’existe pas encore de législation claire concernant l’utilisation de filtres solaires nocifs dans de nombreuses parties de la Méditerranée. Avec l’attention médiatique portée à l’océan et à la durabilité en général, certaines marques exploitent ces thématiques en commercialisant des crèmes « sans danger pour les récifs coralliens ». Elles assurent en effet l’absence d’oxybenzone, mais ces produits contiennent néanmoins d’autres filtres solaires nocifs pour l’écosystème marin. Il est donc important de lire attentivement la liste des ingrédients (INCI) et de ne pas se fier uniquement à un label présent sur l’emballage.

Que pouvons-nous faire ?

Il est crucial de s’informer avant d’acheter. En plus d’acheter des crèmes « ocean-friendly », c’est-à-dire sans les composés chimiques mentionnés précédemment, un geste simple pour réduire la consommation de crèmes solaires et diminuer l’impact sur l’environnement marin consiste à éviter les heures les plus chaudes et à se protéger du soleil avec des parasols ou en portant des vêtements adaptés, même en se baignant.

Charl Durand by Pexels

Bibliographie :

  • Nona S.R. Agawin, Adrià Sunyer-Caldú, M. Silvia Díaz-Cruz, Aida Frank-Comas, Manuela Gertrudis García-Márquez, Antonio Tovar-Sánchez, Mediterranean seagrass Posidonia oceanica accumulates sunscreen UV filters, Marine Pollution Bulletin, Volume 176, 2022

Salinity of ocean basins: which one is the saltiest?

The article explores how salinity varies in different ocean basins, comparing them to one another, and finding out which is the saltiest and why.

The salinity of seawater (called salinity) varies greatly across different ocean basins. Scientists refer to salinity as parts per thousand (ppm), which is the total amount of salt dissolved in the water: grams of salt dissolved in one kilogram of water.

How is salinity measured?

The instruments used to measure salinity are different, but let’s remember the main ones:

  • Refractometer: an optical measuring instrument that uses different wavelengths to determine the refractive index of a substance and measure the concentration of salt in water.
  • Hydrometer: an instrument for directly measuring the density of the liquid and therefore understanding its salinity.
  • Satellite images: satellites such as NASA’s Aquarius take images of the same area periodically, usually on a weekly basis. These satellites are able to calculate and represent salinity using a color scale. Each color represents a certain amount of organic and inorganic substances dissolved in the water at that precise moment.
Crystalline salt formations on seashore under overcast sky – © Darya Chervatyuk by Pexels

What affects salinity?

Precipitation and evaporation determine the distribution of salinity, which is also controlled by water currents. But the salinity in a specific part of the ocean also depends on the runoff from rivers.
Near the equator, the tropics consistently receive the most rainfall. As a result, freshwater falling into the ocean helps to decrease the salinity of the surface water in that region. As you move toward the poles, rainfall decreases, and with less rain and more sun, evaporation of seawater at the surface increases.

Some lakes, such as Mono Lake in California and the Caspian Sea in Asia, are even saltier. Evaporation can cause isolated bodies of water to become extremely salty, or hypersaline. A good example is the Dead Sea. The high salt content of the Dead Sea dramatically increases the density of its water, allowing humans to float much more than in the ocean. Salts are left behind when water evaporates from these landlocked water sources. Salt levels continue to increase over time. Many of these salt lakes are located in arid places, with little rainfall and warm temperatures during the day.

A Fun Fact About the Dead Sea

The Dead Sea has a salinity of 280 ppm, about eight times saltier than average seawater (35 ppm). It is so salty that no fish or aquatic plants can live there, however, some colonies of bacteria and microalgae have managed to adapt and survive in this hyper-salty ecosystem.

Perché l'oceano è salato_Decennio del Mare
© Pexels

Pacific Ocean Basin

The salinity of surface waters in the Pacific Ocean Basin is strongly influenced by winds, precipitation, and evaporation patterns. The waters in the calm belt near the Equator generally have lower salinities than those in the trade wind belt. This is because there is a lot of rain near the Equator and little evaporation; salinity can be as low as 34 ppm.
Salinity in the open areas of the southeast, however, can be as high as 37 ppm, while the lowest salinities, less than 32 ppm, are found in the far north of the Pacific.

Atlantic Ocean Basin

The surface waters of the North Atlantic have salinity levels exceeding 37 ppm, among the highest in the world. Salinity levels in the South Atlantic are lower, at about 34.5 ppm.
This discrepancy, for example, can be explained by the strong evaporation of the Mediterranean Sea and the discharge of high-salinity water, which helps maintain the salinity of the North Atlantic.

The Sargasso Sea, which covers about 2 million square miles and is located about 2,000 miles west of the Canary Islands, is the saltiest region of the North Atlantic. The floating brown seaweed « sargassum », from which the sea is named, separates the Sargasso Sea from the open ocean.
The high water temperatures (up to 28.3°C) and the remoteness of the Sargasso Sea from the mainland cause its high salinity. This sea does not receive influxes of fresh water.

A fun fact about the Mediterranean Sea

The Mediterranean Sea, for example, is saltier than the rest of the Atlantic Ocean basin. By studying the salt of the Mediterranean Sea, scientists have discovered that 5.33 million years ago, the Mediterranean Sea dried up for a long period of time. This period is known as the Messinian Salinity Crisis (MSC).

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(1) L’acqua proveniente dall’Atlantico entra nel Mar Mediterraneo attraverso lo Stretto di Gibilterra; l’acqua dell’Atlantico ha una bassa salinità, quindi viaggia in superficie. (2) Una volta entrata nel Mar Mediterraneo, la salinità inizia ad aumentare a causa del basso apporto di acqua dolce e dell’elevata evaporazione. (3) A causa dell’elevata evaporazione sul lato orientale del Mediterraneo, la salinità aumenta così tanto che la sua densità aumenta e la fa affondare. (4) La corrente ad alta salinità torna verso lo Stretto di Gibilterra, (5) da dove esce e porta salinità alle acque dell’Atlantico. Nei punti A e B si sviluppano acque profonde, con concentrazioni saline molto elevate, che però non escono dal Mediterraneo. © Illustrazione di Esteban Gottfried Burguett

Indian Ocean Basin

The salinity of the surface waters of the Indian Ocean Basin ranges from 32 to 37 ppm, with substantial regional variations. The subtropical zone of the Southern Hemisphere has high surface salinity, while the low-salinity zones range from Indonesia to Madagascar along 10°S. At 60°S, the salinity of the surface water is between 33 and 34 ppt.

The Arabian Sea has a high-salinity upper layer, reaching 37 ppm due to high evaporation rates.

Due to the drainage of fresh water from rivers, the salinity of the surface layer of the Bay of Bengal is significantly reduced, less than 32 ppm.

A Fun Fact about the Arabian Sea

The northern Indian Ocean basin has a dipolar sea surface salinity, unique even at the same latitude range. This is because the Arabian Sea is dominated by high and low evaporation regimes and is the main discharge region for high salinity waters: the Red Sea and the Persian Gulf.
In contrast, the Bay of Bengal is characterized by higher rainfall and freshwater outflow from the world’s largest rivers (Ganges and Brahmaputra).

However, the Arabian Sea and the Bay of Bengal exchange water around Sri Lanka, maintaining a balance of salt water.

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Salinità Oceano Indiano – ©Esteban Gottfried Burguett

Arctic and Southern Ocean Basins

Low salinities occur in polar seas, where salt water is diluted by melting ice and continuous precipitation. Seas with river mouths or coastal inlets that receive significant runoff from precipitation falling on land can also have low salinities.

Although the Arctic Ocean basin is generally cooler than other oceans, with salinity levels ranging from 30 to 34 ppm, salinity levels vary by region, and areas with strong river inflow can have even lower salinities.

On the other hand, the Southern Ocean basin is characterized by high sea surface salinity (SSS) north of the subtropical front, large salinity gradients across the major polar fronts, and low surface salinity in the Antarctic area south of the polar front.

Bibliography

https://oceanservice.noaa.gov/facts/whysalty.html

https://oceanservice.noaa.gov/facts/oceanwater.html#:~:text=The%20ocean%20covers%20more%20than,be%20found%20in%20our%20ocean.

https://www.nhm.ac.uk/discover/quick-questions/why-is-the-sea-salty.html

https://www.whoi.edu/know-your-ocean/did-you-know/what-makes-the-ocean-salty/

https://www.usgs.gov/faqs/why-ocean-salty

https://www.britannica.com/story/why-is-the-ocean-salty

https://www.americanoceans.org/facts/why-is-the-ocean-salty/

http://ponce.sdsu.edu/usgs_why_is_the_ocean_salty/usgs_why_is_the_ocean_salty.html

http://iprc.soest.hawaii.edu/users/jensen/jensenGRL01.pdf

https://www.google.com/search?q=arabic+and+bengal+sea+salinity&rlz=1C1GCEU_enIT992IT992&oq=arabic+and+bengal+sea+salinity&aqs=chrome..69i57j0i546.5409j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8

https://www.nature.com/articles/23231

Why is the ocean salty?

Perché l'oceano è salato_Decennio del Mare

In this article, we will examine the sources of salt in the sea and answer the question: why is the ocean salty? But before we answer that question, let’s review some basic concepts:

  1. About 70% of the Earth’s surface is covered by the ocean. Of the total water on Earth, 3% is fresh water and almost 97% of the water is salt water.
  1. The six most abundant chemical elements in the ocean are chloride, sodium, potassium, sulfate, magnesium, and calcium, which make up 99% of sea salts.
  1. The freezing point of salt water is -2 °C; the freezing point of fresh water is 0 °C.
  1. Salt water also has economic importance. For example, the sea salt we use in cooking often comes from the evaporation of sea water, which is a natural source of sodium.
Perché l'oceano è salato_Decennio del Mare
© Pexels

Where does all the salt in the ocean and its seas come from?

Salt in the ocean comes from two main sources:

1.Runoff from the land

Rain carries mineral ions from the ground into the water. Rainwater is slightly acidic because some of the carbon dioxide in the air dissolves in it.

When rain falls on rocks, they release mineral salts, which separate into ions. These ions are then carried by the water and end up in the sea. Over 90% of all ions in salt water are sodium and chloride, the main ingredients of cooking salt.

2.Seafloor vents

Hydrothermal fluids are also a source of salts in the ocean. Water seeps through cracks in the seafloor, where it is heated by lava and magma from the Earth’s interior. The increase in temperature triggers a series of chemical reactions: the water tends to lose oxygen, magnesium and sulphates and to collect metals such as iron, zinc and copper from the surrounding rocks.

Some ocean salts originate from underwater volcanic eruptions, phenomena that release the minerals directly into the sea.

Perché l'oceano è salato_Decennio del Mare
Quang Nguyen Vinh by Pexles

What is the effect of salt on water?

At the same temperature, seawater is denser than freshwater because of the salt it contains. This is because water molecules (H₂O) cluster around salt molecules, resulting in salt water having more molecules overall than freshwater, making it denser and causing it to sink below freshwater or less dense water.

Salts and minerals are also used extensively by marine life, for example by removing iron, zinc, and copper from the water.

Differences in salinity and temperature of seawater in ocean basins create what we know as ocean water masses. These masses of different salinities and temperatures make it possible for water to move and transport nutrients around the world. This phenomenon is called deep ocean circulation, and it plays a key role in regulating currents and transporting heat.

Because of the higher density of salt water in the ocean, people, animals and other objects float more in sea water than in fresh water. Each ocean basin and sea has certain characteristics in terms of salinity, think about what happens in the Dead Sea.

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Distribuzione masse d’acqua – Illustrazione di Esteban G. Burguett

Bibliography

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Qu’est-ce que la COI-UNESCO et quel est son rôle ?

Chi è IOC-UNESCO_Decennio del Mare

La COI-UNESCO dirige la Décennie de l’océan, que vous lisez constamment sur notre site, sur nos réseaux sociaux et dans nos communications, mais qu’est-ce qu’exactement la COI-UNESCO ?

La Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO (COI-UNESCO) est l’organisme des Nations Unies chargé de coordonner les programmes et les services dans le domaine de l’océanographie à l’échelle mondiale. La Commission a été créée en 1960 en tant qu’organisme doté d’une autonomie fonctionnelle au sein de l’UNESCO.

Comme mentionné brièvement ci-dessus, la COI-UNESCO promeut la coopération internationale et coordonne les programmes de recherche, les services et le développement des capacités pour mieux comprendre la nature et les ressources de l’océan et des zones côtières. Ces connaissances sont ensuite appliquées pour :

  • améliorer la gestion des ressources marines mondiales
  • mettre en œuvre un plan de développement durable marin et côtier
  • protéger l’environnement marin
  • coordonner les programmes d’Éducation à l’océan
  • soutenir les processus décisionnels des 150 États membres.

La COI-UNESCO soutient tous ses États membres dans le développement de leurs capacités scientifiques et institutionnelles pour atteindre les objectifs mondiaux définis dans l’Agenda 2030 des Nations Unies et les Objectifs de développement durable, dans l’Accord de Paris sur le changement climatique et dans le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.

Quels sont les objectifs de la COI-UNESCO ?

Les objectifs de haut niveau que la COI-UNESCO s’est fixés entre 2014 et 2021 sont :

  • Des écosystèmes marins sains et des services écosystémiques garantis
  • Des systèmes efficaces d’alerte précoce et de préparation aux tsunamis et à d’autres risques liés à l’océan
  • Une augmentation de la résilience au changement et à la variabilité climatiques et une amélioration de la sécurité, de l’efficacité et de l’efficience des activités océaniques grâce à des services, des stratégies d’adaptation et d’atténuation fondées sur la science
  • Une meilleure connaissance des problèmes émergents des sciences de la mer

En outre, lors du Sommet One Ocean organisé par le gouvernement français à Brest, la Directrice générale de l’UNESCO a invité les États membres à inclure l’Éducation à l’océan dans les programmes scolaires de tous les niveaux d’ici 2025.

Lors de la Conférence des Nations Unies sur l’océan, l’objectif mondial de cartographier 80 % des fonds marins d’ici 2030 a également été fixé dans le cadre du projet Seabed2030, qui fait partie du programme de la Décennie des sciences de la mer pour le développement durable.

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Before and after coral restoration near Komodo. © Martin Colognoli / Ocean Image Bank

De quoi est composée la COI-UNESCO ?

La COI-UNESCO est une plateforme mondiale unique pour la compréhension et la gestion de l’océan, composée de plusieurs organes gouvernementaux qui coordonnent les activités à l’échelle mondiale.

Conférence générale

Elle se réunit tous les deux ans avec la participation de tous les États membres de l’UNESCO. Elle a lieu au siège de l’UNESCO à Paris, en France.

États membres

La COI-UNESCO compte 150 États membres (chiffre mis à jour en juillet 2019) qui collaborent pour préserver la santé de l’océan en mettant en œuvre des programmes d’observation océanique, d’alerte aux tsunamis et de planification de l’espace maritime.

Assemblée

L’Assemblée se réunit tous les deux ans dans le but principal d’examiner les travaux de la Commission, y compris ceux des États membres et du Secrétariat, et de formuler un plan de travail commun pour les deux années suivantes.

Le conseil exécutif

Composé de 58 États membres, élus par et parmi tous les États membres, il se réunit deux fois par an pour examiner l’état d’avancement des travaux en cours. Lors de ces réunions, les points à discuter lors des Assemblées sont également préparés et des décisions sont prises pour les Conférences générales.

Secrétariat

Le Secrétariat de la COI-UNESCO est basé à Paris, en France. Les services généraux et les services centraux soutiennent l’UNESCO en matière d’information du public, de planification stratégique par le biais de la création de partenariats, de gestion financière, d’audit, de ressources humaines, d’affaires juridiques, de gestion des données et des technologies, et de gestion de projets.
En plus des différents secteurs de l’UNESCO, il existe des instituts et des centres de catégorie 1 qui s’occupent de tâches spécifiques, comme par exemple l’institut de l’éducation.

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Stati Membri IOC-UNESCO – Illustrazione di Esteban Gottfried Burguett

Quels sont les programmes de la COI-UNESCO ?

Le transfert critique des connaissances est essentiel pour atteindre les objectifs fixés et améliorer la gestion de l’océan aux niveaux local et mondial.
Les stratégies et les objectifs sont liés à des programmes et à des mécanismes de collaboration à long terme avec différents organes et programmes de la COI tels que :

  • Global Ocean Observing System (GOOS)
  • International Oceanographic Data and Information Exchange (IODE)
  • Ocean Biogeographic Information System (OBIS)
  • World Climate Research Programme (WCRP)
  • Ocean Science Programme (OSP)
  • Integrated Coastal Area Management (ICAM)
  • Harmful Algal Blooms (HAB)

La COI-UNESCO contribue également aux programmes éducatifs et à la formation de réseaux d’éducateurs en participant à l’Association européenne des éducateurs en sciences marines (EMSEA) et à son réseau méditerranéen (EMSEA-MED).

Quel est le rôle du Bureau du projet COI de Venise ?

Le Bureau régional de l’UNESCO pour la science et la culture en Europe héberge une unité de la COI-UNESCO. Dans le cadre de ses activités de renforcement des capacités, la COI-UNESCO se consacre à des programmes d’éducation à l’océan et de communication des sciences marines. Les programmes de formation développés impliquent toutes les sphères de la société, et ne sont pas réservés aux écoles et aux enfants.

Le bureau de Venise est donc en première ligne dans le développement et la diffusion des connaissances sur l’alphabétisation océanique à l’échelle mondiale. Parmi ses activités, une plateforme mondiale pour l’échange d’informations et de contenus éducatifs, le Ocean Literacy Portal. Ce portail est une plateforme de connexion entre chercheurs, éducateurs océaniques et spécialistes des politiques.

Le programme d’Éducation à l’océan a lancé un projet dans le cadre des initiatives de la Décennie des Océans à l’échelle mondiale, appelé Ocean Literacy With All (OLWA).
OLWA vise à promouvoir la compréhension de l’importance d’agir pour changer les comportements et les attitudes envers l’océan et la vie marine.
La première étape consiste en des programmes de communication sur l’impact de l’océan sur nous et de notre influence sur l’océan, tandis que la seconde consiste à mettre en œuvre des initiatives au niveau communautaire.

La COI-UNESCO, en utilisant des méthodes qui favorisent le changement de comportement et en adoptant une approche systémique, vise à faciliter la création d’une société éduquée à l’océan et prête à travailler pour atteindre les objectifs de l’Objectif de développement durable 14 et de la Décennie de l’océan.

Un exemple concret est l’Ocean&Climate Village, un projet éducatif qui se distingue par son approche pédagogique engageante envers la communauté locale. Voyageant à travers le monde, l’Ocean&Climate Village invite les communautés locales à découvrir les relations uniques entre leur ville et l’océan à travers une approche interdisciplinaire.

Bibliographie :

IOC-UNESCO 

IOC UNESCO 

Our Structure | IOC UNESCO

The Intergovernmental Oceanographic Commission (IOC) of UNESCO | UNEP – UN Environment Programme 

Venice